Relatos del martirio
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Testigos del proceso Maloyan
Cross

Elias Nasri Nazar

Né à Mardine vers 1893, Arménien catholique, soldat dans l’armée turque, il est licencié. Déporté avec un grand groupe de chrétiens, il fut laissé pour mort dans une citerne. Il arrive à s’en tirer. Il donne des détails sur le martyre de Mgr. Maloyan et les noms de plusieurs de ses prêtres martyrs. Il est l’un des 25 témoins au procès diocésain de Mgr. Ignace Maloyan. Il fut interrogé par S. B. le Patriarche Ignace Pierre XVI Batanian des Arméniens catholiques, à Beyrouth, en 1966.

Je m’appelle Elias, fils de Nasri Nazar. Je suis âgé d’environ soixante quinze ans. Je suis né à Mardine. Je suis Arménien catholique, ma mère s’appelait Nejmée.



Quelque temps avant les déportations, j’étais soldat dans l’armée turque. Je me trouvais à Querq-Lilissé, puis on m’a envoyé en Bulgarie. J’ai demandé la per Mission de venir à Mardine voir mes parents. Ayant terminé mon service militaire, je suis rentré à Mardine en passant par Diarbakr.

En arrivant à Mardine, j’ai trouvé que la porte de ma maison était fermée et que mes parents n’étaient pas là et je ne les ai pas revus. C’était autant que je me rappelle après la fête de Pâques. On m’a pris et on m’a mis en prison. Nous étions environ sept cents Arméniens. Ils nous ont fait sortir tous et ils nous ont pris en un endroit qui s’appelle Zennar, à deux heures environ de Mardine, où il y a un grand puits. Ils ont commencé à tuer les déportés et à les jeter dans le puits. Evidemment ceux qui agissaient ainsi c’étaient les tyrans turcs qui menaient les convois. Ils ont jeté presque tout le monde. Nous étions restés sept personnes en dehors. Nos tyrans se sont mis à manger des melons. En ce moment, avant qu’ils ne nous tuent, nous nous sommes jetés dans le puits qui était très très vaste et qui était déjà plein de cadavres. En me jetant je me suis cassé l’avant bras.

Pendant que je me trouvais en prison, le portier qui s’appelait Nouri Tchavouche est venu m’apporter certains effets en me disant : « Votre mère est venue me les remettre pour vous. Elle et votre père vous saluent ».

Ce même portier de la prison avait été licencié après qu’on nous a déportés, et était venu à sa maison qui se trouvait à Zennar. Il a demandé aux habitants ce qui était arrivé à notre groupe. On lui a dit qu’on nous avait tués et jetés dans le puits. Quelques-uns cependant qui, parmi les villageois, s’étaient aperçus que je me trouvais vivant dans le puits et qui venaient parfois et me jetaient des morceaux de pain ou quelque autre nourriture lui dirent qu’il y avait quelqu’un de vivant dans le puits.

Nouri Tchavouche qui connaissait que, comme soldat, je m’appelais Elias Tchavouche, est venu sur le puits et a commencé à crier : « Y a-t-il ici un certain Elias Tchavouche » ? Je lui ai répondu : « C’est moi, je vous ai reconnu, vous êtes Nouri Tchavouche ».



Il est reparti, et il a envoyé sa mère et d’autres membres de sa famille qui sont venus me jeter une corde dans le puits et me tirer. Lui même n’est pas venu, de peur d’être arrêté. J’ai été chez lui à la maison. Il a tué des moutons et m’a recouvert de leurs peaux pour panser mes blessures. Je suis resté chez lui environ deux mois. Puis il m’a ramené à Mardine chez Mgr. Tappouni, évêque Syriaque catholique. Nouri Tchavouche m’a fait ses adieux, et comme j’avais encore quelques parents et connaissances à Mardine, ils m’ont donné quelque argent que j’ai donné à Nouri Tchavouche.

Je me rappelle que quand ils nous ont fait sortir de prison pour nous amener à Zennar, les gardiens nous disaient : « Changez vos noms en des noms musulmans et soyez musulmans et vous serez sauvés ». Moi-même j’ai répondu : « Comment ! Vous avez tué mon père et ma mère et vous me proposez de devenir musulman ? Jamais de la vie ».

Alors je suis resté à Mardine encore neuf ans à peu près. Puis j’ai été à Alep où je suis resté pendant vingt ans, et voilà autant d’années que je suis à Beyrouth.

Q. Le serviteur de Dieu, Mgr. Maloyan, quand est-ce qu’il est né ? Où ? Qui furent ses parents ? Comment fut-il éduqué ? A-t-il donné des indices de sainteté ?

R. Lorsque je l’ai connu, il pouvait avoir environ quarante cinq ans. Il est né à Mardine. Je ne me rappelle pas des noms de ses parents. Il a eu une éducation parfaitement chrétienne. En le voyant, je sentais que je me trouvais devant un homme de Dieu.

Q. Quelle conduite a-t-il eu dans sa jeunesse ?

R. Je ne l’ai pas connu comme jeune homme.

Q. Comment a-t-il exercé les vertus en général et spécialement les vertus théologales et cardinales ?

R. C’était un homme vertueux.

Q. Quelle opinion y eut-il au sujet du serviteur de Dieu durant sa vie pour ce qui regarde la renommée de sa sainteté ?

R. J’étais trop jeune pour savoir ces choses-là.

Q. Le serviteur de Dieu a-t-il subi le martyre de la part des tyrans en haine de la Foi ? Où ? Comment ?

R. Je sais qu’il a été emmené avec les prêtres et les notables et on les a tués.

Q. Durant le massacre des Arméniens de Mardine, qu’est-ce qui est arrivé en ce temps à vous, à vos parents, aux Arméniens de Mardine ?

R. J’ai déjà répondu plus haut.

Q. Mgr. Maloyan a-t-il eu des compagnons de martyre parmi les prêtres et les fidèles de son diocèse ? Veuillez citer quelques noms.

R. Il y a eu des prêtres et des fidèles qui ont été déportés et tués avec lui. Je me rappelle des Pères Ohannés, Boghos, Stépan, Holoso, Der Athanase Batani. Et parmi les fidèles je me rappelle de Naoum Djinandji, Iskandar Adam.

Q. Quels furent les faits antécédents, concomitants et suivants le martyre ? Le martyre a-t-il été accompagné par des prodiges, soit durant le fait, soit après ?

R. J’ai entendu que pendant qu’on les tuait, une espèce de nuée lumineuse les a couverts.

Q. Quelle renommée fut-elle au sujet de leur mort ?

R. Les gens qui parlaient de leur mort disaient :« C’étaient des saints. Ils ont été des Martyrs ».

Q. Que savez-vous de leur sépulture ? Est-ce qu’il sont honorés de culte ?

R. Je ne sais rien au sujet de leur sépulture, ni au sujet du culte.

Q. Avez-vous quelque chose à ajouter, à retrancher ou à corriger ?

R. Non.

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...y una vez más, el sayal franciscano fue teñido con la sangre de los mártires...
LeonardMelki
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