Farés Habib Melki, auteur de ce site, est né à Baabdath – Liban en 1952. Le Père Léonard est son grand-oncle paternel.
Ingénieur électronique-informatique, (Université St-Joseph, ESIB, 1975), Farés Habib Melki est aussi « serviteur » de la « Communauté de Jésus » dont la mission est de prier et de travailler pour le rassemblement des enfants d’Abraham dispersés, juifs, chrétiens, musulmans, afin d’édifier un Liban nouveau, avec Joseph et Marie.
Son témoignage sur le P. Léonard, il le relate ainsi :
Père Léonard Melki m’a « séduit », me faisant entendre « le bruit d’une brise légère » (1 Rois 19:12), il y a de cela quarante ans… c’était hier !… alors que je regardais la photo, déchirée, de ce religieux Capucin, originaire de Baabdath – Liban, accrochée sur un mur dans la maison de son frère, mon propre grand-père Farès. Ce dernier ne savait rien au sujet de son frère Youssef, devenu P. Léonard, si ce n’est qu’il était mort martyr en Turquie, pendant la Première Guerre Mondiale, après avoir subi de sévères tortures pour l’obliger à renier sa foi dans le Seigneur Jésus.
En 1967, lors du passage à la vie éternelle de mon grand-père qui était allé rejoindre son frère, je courus retirer cette photo pour la conserver soigneusement dans mes archives personnelles où elle demeure toujours.
L’année 1975 marqua le début de la guerre au Liban avec des persécutions contre les chrétiens. C’est dans ce contexte que parut, sous le titre de « Al-Qouçara fi nakabat annaçara » c’est-à-dire « Les calamités des chrétiens », la réimpression du livre du P. Ishac Armalé, prêtre syriaque catholique de Mardine, témoin des massacres contre les chrétiens de Turquie durant la Première Guerre mondiale. De suite, je l’ai acheté, pensant que, peut-être, s’y trouverait quelque information sur mon grand-oncle Léonard.
Après avoir placé dans le volume sa précieuse photo, j’en commençais attentivement la lecture. Quelle ne fut pas ma grande joie en apprenant que bon nombre d’informations, le Père Armalé les avait puisées dans un cahier du P. Léonard qui écrivait, au jour le jour, le déroulement des opérations contre son couvent et contre les chrétiens de Mardine. Dès que ce dernier avait pressenti que l’armée turque l’arrêterait, il s’était empressé de remettre son journal au P. Armalé, à l’évêché syriaque catholique, lieu relativement sûr.
Or ce P. Armalé qui avait pu échapper aux massacres, passa ses derniers jours à Beyrouth, à la cathédrale S. Georges des Syriaques catholiques, à « Khandak-al-Ghamik », d’où il publia, en arabe, son ouvrage. Il me restait à partir à la découverte du fameux cahier. Mais dans le contexte de guerre au Liban, la cathédrale fut pillée et saccagée, il était impossible d’y retrouver quoi que ce soit. Je me suis alors dirigé vers le siège patriarcal d’été des Syriaques catholiques, à Deir-Echarfé, près de Jounieh, où sont déposées les archives, espérant y trouver le cahier du P. Léonard. Malheureusement jusqu’à ce jour je n’ai pu y avoir accès, mais j’espère qu’un jour cela me sera donné…
P. Léonard remplissait toujours ma pensée et prenait tout mon temps. Je poursuivais les recherches, multipliais les contacts auprès des historiens et des rescapés des massacres, recueillant les moindres renseignements. Je travaillais avec joie et dévouement, malgré les risques encourus dans les déplacements à travers le Liban (obus, voitures piégées…). Après avoir recueilli le maximum d’informations, je compris que le Père Léonard Melki était un saint religieux qui avait offert sa vie et versé son sang par fidélité à Jésus-Christ et à l’enseignement de l’Église catholique et, de ce fait, qu’il était un véritable martyr de la Foi.
Partant de cette constatation et de cette conviction, en accord avec le Père Salim Rizkallah ofm. cap. archiviste des Capucins au Liban, j’ai pensé qu’il était possible de présenter officiellement la Cause de béatification du P. Léonard Melki, martyr de la Première Guerre Mondiale. Il revient à l’Ordre des Frères Mineurs Capucins de la présenter légalement à la Congrégation des Causes des Saints à Rome. Ce site, qui lui est dédié, constitue un pas dans cette direction.
Remarques :
1. L’auteur tient à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce site, notamment : P. Salim Rizkallah ofm. cap. qui a permis la recherche dans les archives des Capucins, dès les années quatre vingt et, grâce à sa lettre de recommandation, dans les archives générales des Pères Capucins à Rome, au couvent S. Lorenzo da Brindisi, au mois d’octobre de l’an 2000 ; P. Charbel Fayad ofm. cap., assistant de P. Salim, nouvellement nommé ; Mlle Carmen Melki, qui a revu bon nombre de pages ; Sœur Monique Liot, Mme Laure Melki Akl, Mme Jacqueline Melki Hadwan, Mme Céline Melki Abdallah, qui ont contribué à la correction.
2. Pour accélérer la recherche, utilisant les facilités offertes par l’internet, l’auteur a uniformisé l’écriture des noms des villes qui ont été écrits de manières différentes dans les documents originaux, par exemple : entre Mamouret-oul-aziz, Mamouret-ul-aziz, Maamouret-oulaziz, l’auteur adopte Maamouret-el-Aziz ; entre Orfa et Ourfa l’auteur adopte Ourfa ; entre Mardin et Mardine, l’auteur adopte Mardine, entre Diarbékir et Dyarbakir, l’auteur adopte Diarbakr, etc.