Dans son Compte-rendu annuel au P. Général à Rome, P. Léonard parle de son « mal de tête acharné » qui l’oblige à un repos mental complet et exprime sa peine à cause de son infirmité.
Maamouret-el-Aziz, 23 décembre 1910
Revme P. Général
A l’approche de la fin de cette année, je me hâte de vous offrir mes vœux filiaux pour le nouvel an. Je vous souhaite une année heureuse, pleine des meilleures bénédictions du Ciel. Que l’année de grâce 1911 vous soit une source apportant les grâces du Seigneur dont vous avez besoin dans votre sublime et difficile gouvernement de tout l’Ordre.
L’année passée, je vous avais adressé aussi ses mêmes vœux, mais je me trouvais dans un état bien différent de cette année-ci.
Dès le début de 1910, je suis tombé malade à Mardine, et jusqu’au jour actuel, je me trouve dans un état tel que je ne peux réciter l’office divin. La sainte messe, je la célèbre avec grande difficulté. Mon mal consiste en un mal de tête acharné qui ne me donne jamais de trêve. Tombé malade, je dus naturellement abandonner le saint ministère et me mettre dans un parfait repos mental et cela sur ordre du médecin.
Après quelques mois passés à Mardine en cet état, et ne trouvant aucune amélioration à ma santé, j’ai prié les Supérieurs de quitter Mardine et de venir à Mamouret-oul-Aziz, ce qu’il m’ont accordé bien volontiers. Ici, grâce au bon climat et aux nombreux médecins experts, j’espérais ma guérison. Mais, jusqu’aujourd’hui l’amélioration est minime sinon nulle.
Il me coûte beaucoup de devoir passer mes jours dans un état aussi inactif. Et quand je pense au ministère que j’exerçais et que je pourrais encore exercer si je n’étais pas malade, je tombe dans une grande tristesse. Mais, quand je réfléchis que le Seigneur est celui qui envoie les infirmités pour notre meilleur bien, je me résigne à sa suprême volonté et je supporte mon mal.
Pour ne pas m’ennuyer, je m’occupe à quelques travaux manuels, et ainsi je passe mon temps, ne pouvant faire autrement.
Je me confie à vos saintes prières et je suis toujours
de Votre Revme Paternité
le plus humble des fils
Fr. Léonard de Baabdath
miss. capucin
MANUSCRIT