Récits du martyre | Lettres P. Thomas Saleh
Au P. Général décembre 1908
Dans son rapport annuel, rédigé en italien et envoyé à Rome, au Père Général Pacifico de Sejano , nouvellement élu, le Père Thomas expose les débuts difficiles de son apostolat à Kharpout à cause de son ignorance des langues parlées.
Kharpout, 18 décembre 1908
Revme Père Général
En me conformant à la disposition du Statut pour les Missions, je m’estime très heureux de pouvoir vous présenter, pour la première fois, un salut de cette lointaine région.
En premier lieu, je vous souhaite de tout cœur que les fêtes de Noël et du Nouvel An vous soient très heureuses, désirant pour Vous une longue vie pleine de tout bien et félicité. Je prie Dieu avec instance qu’Il fasse descendre sur vous ses bénédictions les plus choisies.
En second lieu, je vous remercie principalement pour les soins et les sollicitudes que vous avez montrés pour nous, les Capucins de l’Institut Oriental dont je suis un humble membre de cet Institut Apostolique.
Depuis deux ans et demi, je suis dans la Mission de Mésopotamie. À mon arrivée dans cette Mission, je fus destiné pour Mardine. Là, connaissant la langue arabe, qui est la langue parlée dans cette ville, je me suis mis immédiatement à exercer le saint ministère, c’est-à-dire l’instruction pour les enfants de l’école, la prédication et la confession. En somme, j’ai fait, grâce à Dieu, le bien qu’il était en mon pouvoir de faire et cela pendant plus de deux ans.
Quand vint le Provincial de Lyon pour faire la visite canonique, à la fin de l’année 1908, j’ai été destiné pour Kharpout, une autre station de la même Mission, en me disant (le P. Désiré) : « Mon bien cher Père, je vous destine pour le poste de Kharpout... Vous apprendrez là-bas les langues du pays...»
Je suis parti là où l’obéissance m’appelait. À Kharpout, on ne parle que le turc et l’arménien. Pour cela, il fallait me résigner, au moins pour un certain temps, à une quasi-inertie pénible pour apprendre les langues du pays afin d’exercer le Saint Ministère.
Comme vous le voyez maintenant, cher Père, ma situation est peu intéressante, il y a à peine deux mois que je suis arrivé dans ce nouveau poste.
Agréez, cher Père, cette présente lettre, en implorant votre paternelle et séraphique bénédiction, je me déclare de Votre Paternité, le très humble fils
fr. Thomas de Baabdath
Missionnaire Apostolique Capucin
MANUSCRIT
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