Après son retour du Liban, P. Léonard envoie une lettre au P. Général à Rome pour le remercier de la permission accordée pour une cure dans son pays natal et lui exprime sa satisfaction du renouveau de l’ Institut Oriental où il a été formé.
Ourfa , 20 mars 1912
Revme Père Général
J’aurais voulu vous 1 Pour cela, je me suis décidé d’expédier la présente à Smyrne, priant un de nos Pères de la déposer à la poste autrichienne.
En premier lieu, je dois vous dire Revme Père, que je suis très reconnaissant de tout ce que vous avez daigné faire pour notre ex-Institut, à l’heure actuelle Commissariat Provincial du Sacré Cœur de Jésus. Pour cela je m’unis à tous mes confrères du dit Commissariat et vous présente les plus sincères remerciements avec les sentiments de la plus haute reconnaissance.
Quand la lettre circulaire du RP Commissaire m’est arrivée et que j’en ai compris la teneur, je me suis dis à moi-même : « Tout ceci est l’œuvre du Seigneur Dieu ». De plus, le choix du Commissaire et de ses deux assistants ne pouvait être meilleur. Certainement, ils sont trois personnages dignes, pleins de zèle, protégés et soutenus par votre Paternité Revme , ils feront certainement refleurir la régulière observance, gagneront la sympathie de tous et feront marcher le Commissariat comme il se doit.
En outre, comme vous le savez, Revme Père, j’étais parti au Liban pour motif de santé. J’ai attendu l’arrivée de mon obédience pour vous écrire et vous remercier pour la permission que vous m’avez accordée. Le Supérieur m’avait dit que l’obédience me serait expédiée directement au Liban. Je dois vous dire que jusqu’à ce jour je ne l’ai pas encore reçue.
Je vous remercie chaleureusement Revme Père pour la permission que vous m’avez accordée et en suis infiniment reconnaissant. Voilà plus de trois mois que je suis retourné en mission, et à présent ma santé, grâce à Dieu, va mieux, quoiqu’elle laisse encore beaucoup à désirer.
À présent je me trouve à Ourfa et je m’occupe du ministère sacré et un peu de l’instruction de la jeunesse.
La guerre actuelle est une cause de beaucoup d’ennuis pour les missionnaires et en général pour les chrétiens de l’Empire Ottoman ; les Turcs ne font pas de distinction et disent, du moment que les Italiens sont des chrétiens, donc la guerre a un caractère religieux, et pour cela il faut combattre contre les chrétiens en général. Ils sont même arrivés enfin à dire que le Pape est l’auteur de la guerre. Ainsi raisonne le monde turc. Dieu veuille mettre fin à cet état des choses et finir au plutôt cette guerre, cause de plusieurs maux.
Pour terminer je demande votre sainte bénédiction et me déclare
de votre Paternité Revme
le plus obéissant fils
Fr. Léonard de Baabdath
Mis. Cap.
1 n.d.l.r . : Il s’agit de la guerre de Tripolitaine – Libye, qui opposa l’Empire ottoman et le Royaume d’Italie, du 29 septembre 1911 au 18 octobre 1912.
MANUSCRIT