Le P. Léonard n’eut jamais de contact avec le domaine « argent ». Simple religieux, confiné dans son église et son école, il savait que toutes les affaires économiques et que tous les rapports avec les pauvres étaient entre les mains des Supérieurs, si bien que nous n’avons aucun indice sur sa vision vis à vis de l’argent ou de son comportement envers les pauvres. Cependant, la dernière lettre que nous ayons de lui, nous laisse découvrir la tendresse d’un Capucin envers les pauvres d’une autre race et d’une autre religion :
Beaucoup d’arabes et de kurdes sont partis et partent encore à la guerre. Pauvres gens, ils font pitié à les voir partir comme des brebis à l’abattoir, dépourvus de tout le nécessaire, sans entraînement, et avec tout cela, ils vont en avant avec un courage admirable. Comme ils manquent de tout, même de pain, ils dévastent tout, sèment la terreur et la misère là où ils passent. Espérons que Dieu mette une fin rapide à tant de misères et qu’il donne la paix et la tranquillité. 1
1 Lettre du P. Léonard au P. Général, Ourfa, 18 décembre 1912, Archives Générales des Capucins à Rome, Fonds H72, Privati 30.